un projet de Radhouane El Meddeb, Matias Pilet et Alexandre Fournier, chorégraphie et dramaturgie Radhouane El Meddeb, interprétation Alexandre Fournier et Matias Pilet.
Solo dansé sur Al Atlal (les ruines), poème chanté pour la première fois en concert par Oum Kalthoum en 1966. La chanson dure 50 minutes.
La Tunisie nouvelle se fête à la Ferme du Buisson en corps, images et sons, en senteurs et saveurs.
La Ferme revêt les lumières des rues tunisiennes pour une nuit au croissant étoilé… Ahlan wa Sahlan ! Le chorégraphe Radhouane El Meddeb rassemble des artistes, des femmes surtout, qui célèbrent la Tunisie nouvelle, en mots, en sons, en images et en corps.
« Tunis 14 janvier 2011 » est une performance créée pour le Meeting Point 6 au Beirut Art center en avril 2011. Présentée dans un espace inhabituel et architectural, Radhouane se plaît au genre performatif et reconsidère sa relation aux spectateurs.
« A l’Etroit » c’est le sentiment que quelque chose cloche, piétine, n’avance pas et qu’on est de toute part empêché. On étouffe, on se sent mal à l’aise, on suppose qu’on serait mieux dehors, plutôt que chez soi, sur ce banc plutôt que sur un autre, bref, on espère et comme d’habitude on ment.
Cinq personnages, individus, particules élémentaires d’un tout que l’on peine à voir.
Ils sont réunis par un événement : nos funérailles ? Mis en communion, mais séparés. Chacun, ici, est le miroir de l’autre, son manque et sa fièvre. Chacun déforme son prochain, mais sans l’atteindre, rejoignant toujours par accident le commun d’un chœur brisé, mais sans y prendre garde. Les rencontres sont provisoires, les étreintes inquiètes, thaumaturgiques. La fragilité de ce qui lie ces monades affleure autour d’un geste, d’une main, esquissant un compagnonnage désiré.
Êtres pour la consolation, mais une consolation qui reste un simulacre, une ré-union éphémère.
Mon idée de départ est empirique. J’ai dans ma famille longuement observé avec attention ma mère, mes tantes préparer le couscous. Plat national, servi à toutes occasions : mariages, circoncisions, deuils… Un même plat pour différents événements qui ponctuent une même existence.
Une constante, l’amour de la préparation, la sensualité des produits, une forme de sacralité, de solennité de ce moment de partage indépendamment des circonstances qui convoquent ce repas.
Après avoir exploré dans mes deux premières créations le corps et l’émotion, le désir d’être avec la pièce Pour en finir avec MOI ; le corps et la spiritualité incarnée, les secrets de l’inconnu avec la seconde création Hûwà, Ce lui, j’ai souhaité questionner dans ce troisième solo mon rapport au corps et à la mémoire, la danse dans tous ses états. Je nourris mon travail de recherche des lectures de Genet, Proust et Pessoa, des peintures de Goya aux images des danseuses de Pina Bauch…
Dès ses premiers textes, Gibran khalil Gibran annonce d’une voix prophétique : « je suis venu pour dire une parole et je la dirai », et affirme que l’aspiration de tout grand oriental est d’être prophète, qui voit le caché invisible et répond à son appel, et qui écoute les secrets de l’inconnu, car le connu n’est qu’un moyen pour atteindre l’inconnu.
C’est l’invocation de Hûwà, Ce Lui …
Un homme seul, un être originel.
Comment jeter mon corps dans la bataille ? Comment arriver ? Comment affronter ? Comment faire la preuve de soi ?
C’est une chose intime et douloureuse preuve de soi que de me retrouver et me situer dans mon authentique fantasme : LA DANSE.