Dès ses premiers textes, Gibran khalil Gibran annonce d’une voix prophétique : « je suis venu pour dire une parole et je la dirai », et affirme que l’aspiration de tout grand oriental est d’être prophète, qui voit le caché invisible et répond à son appel, et qui écoute les secrets de l’inconnu, car le connu n’est qu’un moyen pour atteindre l’inconnu.
C’est l’invocation de Hûwà, Ce Lui …
Un homme seul, un être originel.
Un corps anonyme en attente, en fièvre, en tremblement, en transe, frappé par la violence et la grâce de la révélation, de l’inspiration, la peur de l’au-delà, de l’aveuglante lumière.
Le corps de l’homme dans tous ses états, l’homme appelé, l’homme errant, l’homme vierge face à son existence là devant nous.
Qu’est-ce que la révélation, l’inspiration, l’état de grâce, l’extinction, la beauté de l’illumination, l’extase ?
Comment prétendre à la vie spirituelle, alors que nous sommes perturbés dans notre tête et dans notre corps ?
Peut-on retrouver un peu, le temps d’une création, la nature pure et originelle et dépasser ainsi l’espace matériel pour pénétrer l’univers spirituel ?
Comment se retrouver dans un état d’oraison infuse et d’ivresse ?
Comment incarner le corps libre et unique pour vivre l’unicité ?
Quelle trace laisse cette traversée, cette quête sur ce corps ?
Quel homme retrouve t-on après son passage dans des espaces incertains voire interdits ?
Mon histoire intime avec la danse est le début d’un long parcours initiatique, une écoute par le corps des secrets de l’inconnu.
Pour explorer ces espaces incertains, interdits, ces sensations les plus profondes, les plus libres.
Entre jour et nuit …
Lueur entre ciel et terre et mer.
Hûwa / The One
In his very early texts, Gibran Khalil Gibran announces with his prophetic voice: » I have come to say a word and I will say it », and asserts that any great Easterner’s aspiration is to be a prophet who sees the hidden invisible and responds to its call, and who listens to the secrets of the unknown because the known is simply a means to reach the unknown.
It is the invocation of Hûwa, The One…
A lone man, an original being.
An anonymous body in wait, in fever, all shivering, into a trance, struck by violence and the bliss of revelation, of inspiration, of the fear of the Next World, of the dazzling light. Man’s body getting itself in all states, the called man, the wandering man, the virgin man facing his own existence down here in front of us.
What are revelation, inspiration, a state of bliss, extinction, the beauty of illumination, ecstasy?
How can we aspire to spiritual lives while being troubled in our heads and our bodies? Can we recover, during the time of a creation, some of the pure and original nature and , as a result, go beyond the physical space in order to enter the spiritual universe?
How can we find ourselves in a state of innate prayer full of exhilaration?
How can the free and unique body be incarnated so as to experience unicity?
Which trace is left of this voyage, this quest for the body?
Which man is to be found after his entrance into uncertain and even forbidden spaces?
My own intimate history with dancing is the beginning of a long initiation itinerary, the attention through the body to the secrets of the unknown.
In order to explore those uncertain, forbidden spaces, those most profound and freest sensations.
Between day and night…
A faint light between heaven, earth and sea.