Le Cabaret, c’est la vie…
Cette pièce, rythmée par les reprises de chansons de Fayrouz ou Dalida, s’inspire de véritables récits d’exil et de migration à travers la Méditerranée pour en faire un spectacle généreux, nostalgique et profondément humain.
Radhouane El Meddeb s’est emparé de l’exposition « Picasso-Rodin ». De son regard de chorégraphe sur les deux artistes et en écho à sa pièce AMOUR-S, lorsque l’amour vous fait signe, suivez-le… créée en 2019, nait Fragments d’AMOUR-S, une œuvre vivante qui s’installe au cœur du Musée national Picasso-Paris. Une pièce pour 4 danseurs et 1 pianiste.
Avec la danseuse Malek Sebaï, le pianiste Selim Arjoun et l’artiste visuelle Héla Ammar, Radhouane El Meddeb veut rendre hommage aux tunisiennes qui ne cessent, hier et aujourd’hui, d’affronter le patriarcat, la misogynie, le conservatisme et l’intégrisme rampant.
Nous serons tous dévorés par le feu invoque la mémoire de l’illustre et charismatique artiste tunisienne Habiba M’sika. Icône de la transgression et de la résistance, Habiba incarne ce militantisme, ce combat (à mort) ouvrant la voie à toutes ces vies, qui ont pris part à l’édifice immense de la place de la Femme dans la société tunisienne.
Le Festival Bolzano Danza commémore en 2021 le centenaire de la disparition du compositeur Camille Saint-Saëns et invite Radhouane El Meddeb à créer une performance solo inspirée par la musique « Le Cygne« . Les Cygnes sont morts ! est un hommage aux damnés de la Méditerranée, à ceux qui risquent tout pour fuir vers un autre avenir, à ces « cygnes » engloutis par l’immensité de leur désillusion…
REQUIEM, Sià Karà est une création chorégraphique de Radhouane El Meddeb avec les danseurs de la compagnie cubaine MiCompañia (anciennement DanzAbierta), dirigée par la chorégraphe Susana Pous Anadon, sur une composition originale de Matteo Franceschini, inspirée par la Messe du Requiem en ré mineur (KV. 626) de Wolfgang Amadeus Mozart, et interprétée par l’Orchestra Haydn di Bolzano e Trento, sous la direction musicale de Jean Deroyer.
Performance chorégraphique créée in situ, en résonance avec « TRANS/HUMANCE », exposition temporaire consacrée au travail de l’artiste Nil Yalter – Musée d’Art Contemporain du Val-de-Marne (MACVAL).
AMOUR-S explore le sentiment amoureux à travers trois singularités, trois témoignages, trois histoires d’états fragiles, trois vécus de l’amour. Elle donne chair à trois corps amoureux qui se transfigurent par l’amour, par la passion amoureuse, à la fois simple et grande, qui nous prend et qui, lorsqu’elle est là, devient une étape importante, originelle, qui fait de nous ce que nous sommes, qui nous réincarne littéralement.
« Un jeune garçon se plonge dans la musique du Lac des cygnes, il entend sa résonance puissante, le monument, la force extraordinaire qui s’impriment en lui et accompagnent des images de danseuses en blanc, bras longs et ondulations irréelles. Un jeune garçon entend la profondeur de l’amour dont il est la question, il entend le désir infini de transformation, il est subjugué par la féérie, l’histoire d’amour déchirante, un mélange de conte de fée et de tragédie. (Tout cela tient dans la cassette audio enregistrée. Un petit trésor du monde de l’enfance, de l’adolescence, que l’on transporte avec soi. Tout ceci se déploie quand on veut, comme un petit théâtre intime.) » …
Radhouane El Meddeb crée Face à la mer, pour que les larmes deviennent des éclats de rire avec des artistes tunisiens venant de différents horizons artistiques (danse, théâtre et musique…) qui évoluent dans un pays qui a fait sa révolution et qui continue à se battre pour aller jusqu’au bout du changement…
« À mon père,
Une dernière danse et un premier baiser.
Dans mon rêve, j’étais seul dans un très grand espace, et je faisais face à une seule personne : mon père. Là, je me confessais.
Mon père est mort il y a 7 ans déjà, sans annonce, seul, un matin. Il nous a quitté, brusquement. Je n’ai pas eu le temps de lui dire adieu…
Et pourtant, j’avais encore envie de lui dire des choses, j’avais tant envie de lui raconter ma vie loin de lui, de lui confesser des secrets, de danser devant lui… À présent, il est parti et ne reviendra plus. »…
Après Heroes, prélude, Heroes est une nouvelle création d’une durée de 65 minutes, pour neuf danseurs, qui fait toujours appel au vivier des danseurs et danseuses présents sous la nef du CENTQUATRE. Quatre interprètes ont fait partie de la première aventure et cinq autres ont rejoint la nouvelle équipe.
Radhouane El Meddeb a conçu cette pièce en observant les jeunes interprètes sur le parvis du CENTQUATRE à Paris. Breakers, vogueurs, hip-hopeurs, son regard est attiré par la pulsion de vie de leurs mouvements vifs, de leurs désirs aiguisés. Il tente de comprendre ce qui se joue sur cette scène de bitume étrangère à son univers poétique, dans ce cercle improvisé où ils se jettent, fragiles, parfois perdus, à la recherche de l’autre. S’appuyant sur les détails de cette vitalité qui a déplacé sa vision de la danse, il créé un spectacle avec neuf de ces héros acharnés de danse urbaine. Avec le soutien du Centre des Monuments Nationaux et dans le cadre de la première édition de la manifestation Monuments en Mouvements, Heroes, prélude une première forme de 20 minutes, est présentée au Panthéon, qui accueille pour la première fois de la danse contemporaine, les 14 et 15 avril 2015. La pièce intègre alors dix interprètes.
« Cette pièce, initialement un projet de cabaret, a, au fil des répétitions et des événements politiques, évoluée vers plus de radicalité. J’ai été comme empêché d’aller vers la forme du cabaret pour célébrer ce monde disparu. Les Arabes ont longtemps vécu sur des rythmes magiques, ceux des films des années 40, 50, 60 et 70… avec leur féérie, leur décor de carton-pâte et leur atmosphère toute faite de faux et de clinquant. Les acteurs chantaient sans cesse, dansaient, s’aimaient sur les grands écrans des nombreux cinémas, puis dans le cadre des télévisions des salons familiaux. Sans condamnation, sans prohibition, nous contemplions le monde brillant, laqué et fardé de ces demi-dieux de la comédie, nous suivions leurs drames et leurs émotions, nous fredonnions les chants qu’ils entonnaient. La danse du ventre survenait, elle prenait sa place, en acmé du film ou du spectacle, comme en son centre. Le ventre et son nombril étaient le lieu où convergeaient nos regards fascinés. »…