Comment jeter mon corps dans la bataille ? Comment arriver ? Comment affronter ? Comment faire la preuve de soi ?
C’est une chose intime et douloureuse preuve de soi que de me retrouver et me situer dans mon authentique fantasme : LA DANSE.
Après mon parcours théâtral pendant lequel j’ai toujours fait appel à mon corps pour réagir et exprimer, je décide d’emmener ce corps, un corps marqué par sa différence, par la solitude, la ville, la modernité, encore plus loin, par-delà les mots… mes maux… retrouvant ainsi la langue d’avant la parole.
Pour l’instant, c’est une création solo imprégnée de mon désordre intérieur, l’expression de mon corps dans un espace vide sur des thèmes d’ARVO PART.
Commencer dans le silence, explorer l’immobilité, observer mon corps, mon volume, aller à la quête de l’itinéraire, du mouvement.
Mon incertitude quant à mon désir de faire face au public, comme pour protéger ma fragilité qui demande à se consolider pour en faire la matière et le sujet,
Pour en finir avec MOI.
J’interroge par ce biais la relation entre le théâtre et la danse, le geste et la parole, la forme, la narration et l’espace.
Un monologue du corps sans contexte, un monologue en mouvements.
Il s’agit alors d’une approche expérimentale de la danse pour donner à voir les mouvements de mon corps par-delà la performance technique, la maîtrise, le muscle. Avec surtout un rapport intimement émotionnel au corps.
Une expression de l’âme par le corps.
Me mettre en scène, montrer mon corps, ma masse de chair, dévoiler ma sensibilité, mes sens, ma différence et mon indifférence.
Renouveler mon plaisir intense de retrouver la scène, danser, interpréter.
Me mouvoir, sauter, plier, chuter…
C’est raconter. ME raconter.
Mon errance, ma souffrance, ma jouissance.
MA VIE…